Au cours des deux derniers mois, j'ai visité des collèges dans le Val de Marne et j'ai observé, entre autres, comment les choses se passaient avec le B2I. Dans un cas sur 2, il ne se passe rien. Généralement parce qu'aucun prof de techno, se contentant en cela de suivre les directives officielles, n'accepte de le prendre en charge. Dans le cas contraire, un ou deux profs de techno font passer le B2I aux élèves de 3e (on vous juge sur ce qui sort de votre établissement...) en s'appuyant le plus souvent sur un logiciel qui permet aux élèves d'acquérir, de contrôler et de valider leurs compétences en autonomie (il existe beaucoup de ces logiciels chez les éditeurs privés mais surtout dans les réseaux académiques). A la fin de l'année, on imprime un brevet avec des lauriers dessus et le Principal signe. Pour être juste, il faut reconnaître que le prof de techno réussit parfois à convaincre un ou deux profs d'autres disciplines de participer. Mais c'est rare. Ceci étant, les Principaux, sachant qu'ils sont sous surveillance, continuent de prétendre que cette année, d'accord, il ne s'est pas passé grand chose, mais que l'année prochaine, on va s'y mettre...

Si on cherche à comprendre pourquoi le B2I peine tant à se mettre en place, la première explication qui vient c'est celle des prérequis organisationnels : ils n'y sont pas. Les profs n'ont pas l'habitude de travailler comme ça (c'est-à-dire en coopérant) et commencer par l'informatique qui n'est la discipline que des profs de techno, ce n'était pas le plus facile.

On peut donc s'étonner de la facilité avec laquelle l'institution a supprimé les TPE qui étaient faisables, qui commençaient à être adoptés et qui étaient également une façon d'acquérir les pré-requis nécessaires pour le B2I, tout en conservant le B2I dont on voit bien qu'il est infaisable et qu'il ne sera pas adopté.

Je vois trois possibilités pour expliquer cette bizarrerie:

  1. C'est une affaire de gros sous. On supprime ce qui est cher, on garde ce qui ne l'est pas.
  2. L'institution a perdu le contact avec le terrain et ne sait plus ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas.
  3. Machiavélique, l'institution s'acharne sur des réformes impossibles pour être d'autant plus certaine que rien ne changera.

J'attends vos réponses...