Contributions

1. Le mercredi 24 janvier 2007 à 01:19, par Webmestre du Café pédagogique

Le Café : En travaux
Avant son déménagement vers une nouvelle plate-forme le 15 février, des interventions sont prévues les 24 et 25 janvier sur le site du Café. Durant ces deux jours le site du Café risque d'être inaccessible. Veuillez nous excuser pour d'éventuels désagréments.

2. Le vendredi 19 janvier 2007 à 18:36, par Sophie Laporte, prof d'anglais dans un lycée de Reims

Je viens de relire les articles liés au labo de langue multimédia (çà donne envie de s'y mettre mais...) Nous avons un labo installé depuis octobre 2006. Interdiction d'y aller sans avoir reçu la formation de l'installateur !!! Formation bloquée (et qui ne sera pas ouverte à tous les membres des équipes de langue) par volonté de ne pas nous "sortir" de nos classes !! Des collègues rencontrent-ils ce type de réactions ? Nous avons demandé une formation apr le paf mais elle ne sera engagée que s'il reste des "carences" dans la formation initiale (de 3 h je crois pour la prise en main du labo...) Merci de vos réactions...

3. Le dimanche 24 décembre 2006 à 21:36, par ahmed enseignant primaire maroc

je suis votre collègue du maroc, votre dossier est tres interessant. c'est pourquoi je participe avec vous maintenant pour vous parler d'un autre monde rural que vous ne connaissez pas un monde rural où il n'y a ni electricité ni eau potable, où lécole n'est qu'un enclos de quatre murs où l'élève est prisonnier pendant des heures parce qu'il n'y a ni bibliothèques ni salles multimédias. c'est un autre monde qui vous invite à le découvrir.

4. Le mardi 19 décembre 2006 à 12:35, par Simone Normand enseignante d'anglais collège César Franck Paris 75002

La formation continue des professeurs doit être en effet plus large qu' "enseigner à".
J'ai fait toute seule ma formation continue les deux tiers du temps dans mes 20 de carrière parceque ce que je choisissais une année n'était plus à la mode l'année d'après . Cette année le stage que j'ai demandé est de 17h à 20h et est compté comme deux jours de formation qui n'empiètent pas du tout sur mon temps de service .En tant que professionnels nous avons besoin de recul et d'enrichissement .Nous donnons beaucoup et nous devons recevoir en conséquence.Les stages ont nourri ma pratique et plus j'avance plus je sens le besoin de resourcer mes connaissances.

5. Le lundi 18 décembre 2006 à 17:39, par Guy Bouyrie, professeur agrégé de sciences physiques au Lycée V. Louis deTalence (Gironde)

Bonjour,
De retour de la manifestation qui s'est tenue à Bordeaux ce 18 Décembre, je me permets de revenir sur cette question : la grève du 18 était-elle justifiée ?
Je réponds sans hésiter oui quand j'entends ce qu'en retient une opinion bien peu au fait de la situation réelle des conditions de vie d'un lycée.
Sans passer en revue toutes les modifications statutaires engagées par notre ministre au vu d'un rapport "d'experts" à point nommés, je vais m'exprimer sur un point qu'il est difficile de bien expliquer à toute personne étrangère au fonctionnement des lycées et collèges : l'heure de décharge pour responsabilité de laboratoire de sciences qui désormais a été rayée du décret proposé par notre ministre dans sa dernière mouture.

Je suis moi-même responsable du laboratoire de sciences physiques d'un grand lycée ; actuellement, je suis rétribué une heure par semaine pour un travail bien plus conséquent ; mais c'est une forme de reconnaissance morale (un responsable de laboratoire est nommé conjointement par le chef d'établissement et l'inspection pédagogique) et financière (décharge d'une heure de service ou paiement d'une heure supplémentaire si le service d'enseignement n'a pas été minoré), tout à fait nécessaire pour motiver celui qui joue le rôle de coordonnateur des tâches de laboratoire !
Ce qui est choquant, c'est que ce décret ignore complètement les changements opérés depuis 1950 dans les laboratoires de sciences pour donner une vision caricaturale du "prof de chimie" (jamais de physique !!) "participant au montage de ses expériences déjà installées par le préparateur" pour ensuite vite corriger ses sempiternelles copies.

Ce n'est pas sérieux : c'est faire fi des efforts considérables qui ont profondément modifié les structures et conditions d'enseignement des sciences expérimentales dans les lycées (plus que les collèges, hélas) grâce aux efforts de tous, personnels et autorités de tutelles (les régions tout particulièrement).

En ce qui me concerne, au bout de 15 ans d'exercice à ce poste :
- j'ai pu, après négociations, présentation de projets, de dossiers (qui m'ont amené entre autres à penser et concevoir des plans de salles très documentés, jusqu'à l'accueil d'élèves handicapés) auprès des autorités de tutelle (rectorat et Région), obtenir l'aménagement mobilier et l'équipement informatique de 3 salles en réseau pour expériences assistées sur ordinateur : si je ne m'étais pas impliqué dans ce travail, il n'y aurait rien !
- personnellement, j'ai assuré l'installation et continue d'assurer la maintenance logicielle et en partie matérielle de ces salles (configurations logicielles des postes, mise en place des périphériques utilisés en sciences pour tirer partie de l'informatique implantée : centrales d'acquisition, périphériques USB divers telles Webcams, appareils de mesures, etc.), qui m'engage aussi à un travail très prenant avec les auteurs des logiciels sélectionnés pour ce travail expérimental ; de fait, les logiciels, choisis de préférence dans le domaine du monde des logiciels libres, évoluent sans cesse grâce au travail de dizaines de bénévoles, et les actualisations sur le réseau sont régulières (j'y consacre une après-midi par semaine).

Tout cela demande un temps de présence et d'implication personnelle considérables : de façon générale, je tiens à signaler que la maintenance des réseaux informatiques (en sciences ici) et la mise en place des outils TICE n'est ABSOLUMENT PAS RECONNUE dans ce projet de décret : un oubli que n'a pas manqué de relever notre ministre qui a, la semaine dernière, affirmé "oralement" que cela devait changer !

Donc les interventions d'un responsable de laboratoire et son travail de coordonnateur disciplinaire également très lourd sont essentiellement guidées par des considérations pédagogiques qui échappent aux personnels de laboratoire présents : elles ne sont pas du domaine de compétences de ces derniers (cadres C de la fonction publique).
Les personnels de laboratoire - quand ils existent - peuvent certes assurer une maintenance matérielle en cas de pannes ou fabriquer même des matériels ou kits utilisables en travaux pratiques, de leur propre initiative ou selon les directives données par le responsable de laboratoire ; mais de fait, les personnels de laboratoire permettent pour l'essentiel la mise en place des séances de travaux pratiques, l'entretien, la vaisselle, le montage des expériences de cours et la gestion courante des achats de laboratoire sous le contrôle du responsable de laboratoire.
Ce travail est essentiel et quotidien pour la bonne marche des sciences physiques en lycée !

Il est donc blessant de constater que ce travail indispensable au fonctionnement d'un département ne soit plus reconnu par notre institution.
Et le mal est fait : à force de jeter l'opprobre et la suspicion sur le corps enseignant en bloc, notre ministère oublie que beaucoup des professeurs font leur métier avec passion et dévouement, dans un domaine où la frontière entre le travail nécessaire et le bénévolat n'a jamais été dessinée.
Ei il est insupportable de voir caricaturer dans nos médias notre enseignement scientifique, qui a sans aucun doute subi les plus profondes mutations depuis 1950, initiant les TPE, portant à bout de bras des concours originaux comme les Olympiades de la physique et de la chimie.
Le retour qu'en donne les médias est bien navrant, à croire que nos journalistes sont définitivement fâchés avec l'enseignement scientifique !

Pour clore ce sujet, aucune entreprise n'accepterait de faire fonctionner son parc informatique dans les conditions où elles s'opèrent dans les établissements scolaires, alors que toutes ces machines sont confiées, ne l'oublions pas, aux mains expertes et facétieuses d'adolescents prêts parfois à détourner de leurs usages premiers tous ces beaux ordinateurs - attitude que l'on rencontre rarement en entreprise - et qui peut s'avérer désespérante pour ceux qui ont en charge la maintenance des réseaux !

Très cordialement
Guy Bouyrie
Lycée Victor Louis - 33 Talence